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L'espace buccal du sourire

L'espace buccal du sourire est délimité par la partie inférieure de la lèvre supérieure en haut, la partie supérieure de la lèvre inférieure en bas et les commissures labiales latéralement. Cet espace répond à des canons de beauté dont on se préoccupe de plus en plus aujourd'hui. Explications.

Sourire sans trucage, le sourire laisse la gencive dégagée autour des dents maxillaires sur 3 mm, il est dit "gingival".

Espace buccal réorganisé, les dents maxillaires sont remontées par trucage dans l'espace buccal afin de dégager moins de 1mm de gencive maxillaire. Le sourire s'harmonise, les dents sont mises en valeur dans l'espace buccal.

Sourire gingival aggravé, le sourire gingival est aggravé par le trucage, la gencive maxillaire remplit l'espace buccal avec une impression d'édentation.

Sourire labial, les dents ont été remontées sous la lèvre supérieure par trucage. Le sourire est dit "labial", les dents sont moins présentes dans l'espace buccal, le sourire est "vieilli". Les représentations du visage à travers les siècles ont vu apparaître les dents. Il est rare de retrouver dans l'antiquité des représentations du sourire laissant l'espace buccal ouvert avec apparition des dents. Peut-être que les peintres ou les artistes manquaient de formation et de précision sur l'anatomie dentaire, sur les variations humaines des formes des couleurs des textures, les problèmes d'alignement, de coloration et de pathologies dentaires ne permettaient pas d'afficher le sourire. Le chirurgien-dentiste était plus occupé à soigner le fléau des caries qu'à s'attarder au sourire. La prévention et l'évolution de la dentisterie ont permis d'endiguer cette carie pour réfléchir au sourire. Les pionniers étaient ceux qui cherchaient à faire évoluer la prothèse amovible totale et qui finalement essayaient de recréer un sourire dans un espace buccal édenté. Il leur revient le mérite des premières règles du sourire, cependant le plus souvent ils recherchaient à reconstruire un sourire âgé.

Nouvelles règles

C'est certainement l'évolution de l'orthopédie dento-faciale et la construction de sourires jeunes qui a amené de plus en plus de nouvelles règles quant au positionnement des dents dans le sourire. Aujourd'hui, tout le monde est concerné, l'odontologie conservatrice et l'évolution des composites et des matériaux de collage, la prothèse fixe avec l'évolution de la céramique, le parodontiste avec le contour gingival des dents, l'implantologiste avec la position spatiale de l'émergence de son implant, l'orthodontiste pour diriger son déplacement dentaire et le chirurgien maxillo-facial qui a à l'orthodontiste à regarder l'incisive maxillaire à la place de la mandibulaire. C'est toute la profession qui est mobilisée devant la pression des patients et du monde des médias. Cet espace doit être rempli par les dents ce en quoi il y aura des espaces noirs, mais où positionner les dents ?

La ligne du sourire

C'est la ligne des rebords inférieurs des couronnes des dents maxillaires. la ligne du sourire décrite pour la première fois par Frush et Fisher en 1958, et reprise par de nombreux auteurs dont Zachrisson pour qui cette ligne doit être parallèle à la courbure de la lèvre inférieure pour refléter un beau sourire, cette ligne doit être courbe vers le bas en son milieu et vers le haut à ses extrémités. Une ligne droite ou courbe vers le haut donne un aspect facial moins attractif.

La ligne des collets

Ligne déterminée par les collets des dents maxillaires. Celle-ci doit être tangente au bord inférieur de la lèvre supérieure, selon la situation de cette ligne, le sourire sera labial ou gingival.

Le sourire labial

Si cette ligne des collets est située sous la lèvre supérieure, le "sourire est labial", dans ce cas le sourire est vieilli, en effet, les études de Peck, Viget Bruno repris par Zachrisson montrent que la lèvre supérieure descend avec l'âge pour recouvrir les incisives maxillaires et dégager les incisives mandibulaires dans l'espace buccal. C'est le cas favorable pour la prothèse fixe ou implantaire,les limites prothétiques et gingivales délicates à dissimuler et à stabiliser dans le temps ne seront pas visibles. L'allongement des couronnes pourra rajeunir le sourire, la chirurgie orthognatique et l'orthodontie seront parfois nécessaires en cas de recouvrement total de la lèvre ou de dysmorphoses associées.

Le sourire gingival

C'est le cas ou la ligne des collets est située à distance de la partie inférieure de la lèvre supérieure. Fernandel en a été la plus grande représentation en France, c'est un sourire "chevalesque" qui donne une impression de dents en "avant" ou de sourire édenté. Cette ligne peut être remontée par association de la parodontie et de la prothèse, par l'orthodontie et l'utilisation de mini-vis d'ancrage ou par la chirurgie orthognatique. Le praticien devra se méfier des reconstitutions coronaires des jonctions prothèse-dent, prothèse-implant et de l'état parodontal. Ce sont certainement les cas les plus difficiles tant pour le choix de la thérapeutique de du vieillissement de notre acte.

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